jeudi 24 février 2011

Dr Googleberg and Mr Guttenberg

"Chez nos voisins français", selon l'expression chère à Jules-Édouard Moustic, les ministres offrent depuis quelques mois un spectacle navrant, où l'indignité confine à l'absurde, et s'évertuent avec un zèle surprenant à se comporter de la manière la plus déshonorante qui soit, au point que l'on en vienne à s'étonner que Michèle Alliot-Marie n'ait pas encore proposé aux autorités libyennes de bénéficier du "savoir-faire français" en matière de maintien de l'ordre, ou que le Canard Enchaîné n'ait pas encore déterré des révélations qui surpassent encore les précédentes, allez, avec un minimum d'imagination, car, comme disait un certain candidat à la présidence en 2007, "tout devient possible" : que, par exemple, "MAM" et Patrick Ollier reviennent tout juste de vacances en Libye, tous frais payés par Kaddafi bien sûr, et que les arrière-grands-parents de notre ministre en goguette, Yvonne-Adélaïde et Hercule-Théodule Marie, âgés de 138 et 150 ans (et toutes leurs dents), étaient bien entendu du voyage pour effectuer de juteuses transactions immobilières avec Hannibal Kaddafi, le sinistre fils du colonel en déroute. Mais attendons tout de même la parution du Canard de mercredi prochain avant de trop nous réjouir de ce que la France ne soit pas tombée encore plus bas avec cette fine équipe au pouvoir.

Cependant, chers compatriotes, je voudrais vous apporter un peu de réconfort en ces heures moroses : car nous ne sommes pas les seuls en Europe à ne plus supporter l'inconduite et les turpitudes de nos dirigeants, loin s'en faut. Je ne pensais même pas à Berlusconi et à ses soirées "bunga-bunga", ce serait trop facile à citer, et puis tout comme vous, je ne vis ces rebondissements consternants que d'assez loin. Bien entendu, je voulais parler du pays où je vis, l'Allemagne, qui n'est pas épargnée par des polémiques surgissant çà et là, ridiculisant des politiciens peu scrupuleux et qui, dans certains cas, l'ont bien cherché. Ce qui est dommage, c'est que ces maudits politiciens allemands ont un énorme défaut que n'ont pas les nôtres : ils sont beaucoup moins combatifs que le premier Iznogoud UMPiste venu, et en général, si les preuves sont accablantes, ils battent très vite en retraite et admettent leurs torts pour clore la polémique au plus tôt, au lieu de s'enfoncer davantage dans la fange, feignant l'indignation, clamant leur innocence, hurlant au complot et jurant sur la tête de leur vieille mère qu'il y a un "malentendu".

Margot Käßmann s'était notamment opposée au ministre allemand de la Défense Karl-Theodor zu Guttenberg sur l'Afghanistan
Margot Käßmann s'était opposée à Guttenberg à propos
de l'intervention allemande en Afghanistan.
Un montage photo prémonitoire signé Deutsche Welle.
Parmi les exemples récents de scandales qui ont coûté cher à des personnalités publiques au zénith de leur carrière, il y a eu l'affaire de l'alcool au volant : il y a un an jour pour jour, je ne l'ai pas même fait exprès, démissionnait de toutes ses responsabilités une certaine Margot Kässmann, évêque (évêchesse ? évêchette ? les ayatollahs [ou ayatoilettes] de la féminisation des noms masculins n'ont pas encore statué) de Hanovre et tout récemment élue à la tête de la Fédération des églises protestantes d'Allemagne. Pour une femme, divorcée de surcroît, ceci n'était pas la moindre des consécrations, mais cette réussite couronnait une carrière engagée et pleine de mérite. Grisée par tant de succès, c'est bien le cas de le dire, Frau Kässmann s'est laissé aller : un soir de février 2010, la police l'arrête au volant de sa voiture. Elle vient de griller un feu rouge, et pour ne rien arranger, se fait contrôler avec un 1,5 gramme d'alcool dans le sang ! La limite en Allemagne étant de 0,3 gramme par litre, la messe est dite pour monseigneur : son permis de conduire lui est immédiatement retiré et la presse fait ses choux gras de cette sordide affaire. L'Église évangélique, où ses talents étaient reconnus à leur juste valeur, lui renouvelle son soutien. Cependant, Margot Kässmann préfère tirer les conséquences de ses actes avant que la polémique n'ait le temps d'enfler. En trois jours, elle avait présenté sa démission et émergeait de ce scandale, la tête haute.

"Devons-nous retenir un nom pareil ?" demandait Bild,
qui rechigne toujours dès qu'il est question de faire
le moindre effort intellectuel.
Nul ne sait, pour l'instant, comment se dénouera "l'affaire" qui tient en haleine l'Allemagne entière cette semaine, et si son protagoniste en sortira durablement décrédibilisé ou non, mais on devrait être assez vite fixé, vu la faiblesse de l'engouement national pour les scandales à rebondissements et les polémiques stériles. Le politicien chouchou de l'opinion publique teutonne, au sommet de sa popularité, s'est fourré dans un sacré pétrin qui n'est pas digne d'un homme de sa classe, mais plutôt d'une arriviste comme Rachida Dati, serions-nous tentés de persifler. Nous ferions erreur de l'insinuer, car les faits sont là. Il y a deux ans, en février 2009 (décidément je devais vraiment écrire ce billet aujourd'hui), un jeune aristocrate bavarois, entièrement inconnu du grand public, était propulsé sur les devants de la scène en devenant ministre fédéral de l'Économie. L'Allemagne apprenait à connaître, et surtout à aimer Karl-Theodor Maria Nikolaus Johann Jacob Philipp Franz Joseph Sylvester Freiherr von und zu Guttenberg, oui oui, c'est bien le nom d'une seule personne et pas de toute une équipe de foot, plus commodément appelé Karl-Theodor zu Guttenberg, ce qui s'écrit déjà en 23 lettres. (Et vu qu'ils ont tous l'air d'avoir des noms comme ça dans la famille, alors on comprend mieux pourquoi un certain Gutenberg, n'en pouvant plus des crampes aux doigts à force de copier son nom à la main, a inventé l'imprimerie...) Certes, le nouveau ministre a été gentiment raillé à ses débuts : le côté quelque peu "aristocratie décomplexée" de ce nom à rallonge a un temps fait jaser les manants dans leurs chaumières. Il est vrai que le pedigree du sieur von und zu Guttenberg est tout à fait impressionnant, et l'on se perd très vite dans les ramifications enchevêtrées de l'arbre généalogique de la lignée, ses barons, comtes et duchesses aux chaussettes archisèches (et probablement pas seulement les chaussettes). On note avec intérêt que, selon mon pote Wicky Pédia qui sait tout sur tout, presque autant que Big Brozzer, il descend de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche par sa mère, et que d'ailleurs maman Guttenberg a, ô scandale, divorcé d'avec Guttenberg père (ciel ! tout part à vau-l'eau, même chez les Bavarois bien comme il faut !) pendant la prime enfance du petit Karl-Theodor, pour convoler en justes noces avec le fils du tristement célèbre Joachim von Ribbentrop, le fidèle ministre nazi qui a scellé avec Staline le sort de la Pologne en 1939. Oups la boulette. Mais comme grand-papa Guttenberg a comploté contre Hitler et a été exécuté par les mêmes nazis, ça fait match nul. Pour le reste, je vous invite à lire Point de Vue et à écouter les chroniques de Stéphane Bern, sinon ça va faire très long, et, comment dire, très chiant en fait.


Mais très vite, les moqueurs se sont tus, les chiens ont aboyé mais le carrosse est passé : Karl-Theodor zu Guttenberg a conquis les cœurs d'une nation éblouie, aveuglée même. L'Allemagne est tombée sous le charme de son ministre de l'Économie. Il faut dire que ce ne sont pas les arguments qui manquent : finalement, être aristo en Allemagne, c'est loin d'être aussi rédhibitoire que dans un certain pays voisin où l'on a autrefois débité de la tête de gentilhomme à la douzaine. Et puis, "KT", comme on se surprend à le surnommer affectueusement, en plus d'être aristo, il est jeune, devenu ministre à 37 ans, c'est presque un gamin dans une Allemagne à la tête grisonnante. Il est jeune et cool, c'est "le baron von Cool", avec ses cheveux toujours impeccablement gominés, et sa chemise parfois entr'ouverte, résolument cool. Bill Murray n'a qu'à aller se rhabiller, George Clooney peut nous lâcher avec son Nespresso à deux balles : il y a un ministre allemand dix fois plus cool que les deux réunis, et il a un vrai criminel de guerre dans sa famille par alliance, lui. Ha ! Il leur a bien damé le pion. Le sommet du "KT-chisme" a été atteint (ou le fond a été touché, selon votre point de vue) lorsqu'il a été très sérieusement comparé à un Obama allemand ! Là je dois vous avouer que j'ai perdu le fil du raisonnement... Mais, comme aiment à dire les Anglais, cherchez la femme. KT ne serait pas aussi populaire s'il n'était pas souvent vu en compagnie d'une blonde pulpeuse au sang bleu tout comme lui, son épouse, une certaine comtesse Stephanie von Bismarck-Schönhausen. Rouvrons une parenthèse Stéphane Bern : la comtesse est, vous l'auriez deviné, une descendante directe du fameux chancelier Otto von Bismarck, et une Bavaroise bon teint, ce qui ne manque pas de sel puisque son illustre trisaïeul était un Prussien pur jus qui a bâti l'unité allemande au profit de la Prusse protestante et sur le dos de la catholique Bavière... Parenthèse Stéphane Bern refermée.


Karl-Theodor et Stephanie se sont rencontrés, à l'été 1995, non pas au bal des débutantes, ni dans une soirée "rallye" dans le 16ème, car ce n'est pas cool, mais... à la Love Parade à Berlin ! Et ça, c'est vachement cool. Depuis, le couple s'est assagi, s'est calmé sur la techno et sur l'ecsta, et a connu une ascension fulgurante. À l'image de la comparaison débile avec Obama plus haut, les médias n'ont pas tari d'éloges obséquieux et d'épithètes douteuses pour désigner ce couple bien assorti : les "Guttenberg en majesté", les "Kennedy allemands", tout est bon pour glorifier le couple glamour de l'année 2009-2010.

Lorsque, fin 2009, Guttenberg devient ministre de la Défense, un poste casse-pipe, on s'attend à ce que sa popularité en prenne un coup, et nombreux sont ceux qui se frottent les mains par avance à l'idée de le voir tomber piteusement de son piédestal. Mais il n'en est rien : malgré les bavures à répétition commises par l'armée allemande en Afghanistan, et quelques autres fâcheux dossiers qui s'accumulent, KT reste une icône stratosphérique. Fin 2010, dans une opération comm' tellement éhontée que même Sarkozy hésiterait à monter, il effectue une visite en Afghanistan, emmenant dans ses bagages quelques journalistes complaisants et sa sublime épouse. Les ficelles sont un peu grosses, et la polémique met bien quelques semaines à se résorber : il s'est trouvé quelques grincheux pour trouver que cette "trivialisation" et cette "glamourisation" du conflit dépassaient les bornes, sans parler du surcoût pour ces radins de contribuables allemands. Mais les contribuables allemands, une fois que les tabloïds, Bild en tête, leur ont pondu quelque mièvrerie soulignant le courage de la belle princesse, la seule femme  et quelle femme !  qui ne soit pas ensachée dans une burqa à 500 kilomètres à la ronde, au milieu de barbus mal léchés, ont vite fait de se ranger, une fois de plus, du côté du baron qui semblait vraiment indestructible.

Pourtant, depuis dix jours, rien ne va plus pour Karl-Theodor zu Guttenberg. Qu'a-t-il donc fait de si répréhensible, le baronneau ? Eh bien cette fois, il semble qu'il soit vraiment allé trop loin. Tout a commencé en milieu de semaine dernière, lorsque l'université de Bayreuth annonce qu'elle soupçonne le ministre d'avoir plagié plusieurs travaux pour compléter sa thèse de droit, soutenue en 2007. Les accusations se retrouvent immédiatement dans la presse, enveloppées de conditionnels et de précautions langagières. Le ministre, lui, nie en bloc des accusations qu'il qualifie d' "absurdes". Mais chaque jour qui passe apporte son lot de corroborations aux soupçons. Le baron von Cool reconnaît alors qu'il a pu "oublier" de citer correctement certaines de ses sources, mais que la thèse sur laquelle il a travaillé d'arrache-pied pendant sept ans reste un travail personnel. Toutefois, après une entrevue avec la chancelière Merkel, il annonce qu'il renonce "temporairement" à son titre de Docteur, le temps que l'université de Bayreuth tire au clair son cas. Le public se passionne pour l'affaire, de nombreux volontaires recherchent méticuleusement les passages copiés. La crédibilité de celui qu'on surnomme déjà "Dr Copier-Coller" ou "Dr Googleberg", est désormais proche de zéro sur ce dossier. De mauvaises langues vont jusqu'à insinuer que même "son titre de baron" n'est pas le résultat de son propre mérite, mais un simple cadeau hérité de sa famille. Où les gens vont chercher des choses pareilles, on se le demande ! Lorsqu'au début de la semaine, on annonce que près de 70% du contenu de la thèse de droit (eviron 270 pages sur 400) est plagié, le ministre rend gorge : il renonce définitivement à son titre de docteur, dont l'université l'a officiellement déchu, hier.

Le code-barre de la vérité : 68,7 % de plagiat dans la thèse de Guttenberg !

En une semaine à peine, c'était donc plié : Karl-Theodor zu Guttenberg n'est donc pas plus docteur en quoi que ce soit que Jean Sarkozy. La bataille n'aura pas duré bien longtemps, bien moins que celle de l'EPAD en tout cas. Ce qui reste à savoir, c'est si le ministre de la Défense démissionnera de ses fonctions. Cela semble malheureusement peu probable : il n'est pas fait du même moule que Margot Kässmann, qui avait estimé il y a un an qu'une erreur rédhibitoire est une raison suffisante pour que son autorité et sa légitimité soient atteintes. Mais notre bon baron catholique n'est pas un homme d'église, et ne raisonne pas ainsi : tant qu'il est populaire, ça passe. Or, de récents sondages confirment que la cote de popularité stellaire du ministre n'a pas diminué d'un iota ; elle a même encore augmenté, culminant à 73% de satisfaction !

Mais c'est bien sûr : la popularité du ministre ne devait rien à son titre de docteur laborieusement obtenu ou pas. Tout ce qu'on lui demande, c'est d'être glamour, gominé, "cool" et d'avoir une belle femme. Tant que sur tous ces points, le public demeure satisfait, alors il ne devrait pas avoir trop de soucis à se faire, notre baron Von Cool !

Les Guttenberg : "Nous traversons cette épreuve ensemble !"
nous dit Bunte, une sorte de Voici local.

J'ai choisi exprès d'écrire "Kaddafi", mes amis arabes m'ayant dit que "Kadhafi" est incorrect. D'ailleurs toute la presse étrangère écrit toujours "Gaddafi" ou "Qaddafi".

8 commentaires:

  1. Sept ans pour plagier?? lol il pensait que le facteur temps lui aurait donné de la crédibilité???
    Quoiqu'il en soit, cette affaire peu honorante pour lui, le droit et les vrais chercheurs,reste légère,voire rafraîchissante!
    Aucune comparaison possible avec les affaires françaises du moment, qui, à une autre époque auraient eu des qualifiants très appropriés.

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  2. Très bon résumé de l'affaire. Mais tu oublies de dire à quel point le titre de Doktor est important en Allemagne: dès qu'on est Doktor, on le fait écrire sur sa carte d'identité, sa boîte aux lettres, sa carte visa... c'est presque aussi prestigieux que d'être un "von", sans parler du "zu"!
    Et puis que KT démissionne ou non, l'histoire n'est pas pour autant terminée: il va y avoir un procès, parce que quand on écrit un doctorat, on signe une déclaration qui dit qu'on a tout écrit soi-même, et les fausses déclarations sont poursuivies d'office, ou un truc comme ça. Enfin, ce n'est pas fini, c't'affaire!
    Pis bon, sa cote de popularité démontre bien le mauvais goût des Allemands en matière de coupes de cheveux!

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  3. Hé oui, 7 ans pour plagier, c'est fou hein ? Mais en même temps, il était aussi député au Bundestag et faisait d'autres trucs à côté, alors bon la thèse... il a "sous-traité" en quelque sorte.

    Comme dit JvH, les Allemands y attachent une importance assez hallucinante aux diplômes... Je voulais aussi parler de cet aspect mais en effet, au bout du compte j'ai oublié de l'inclure : le doctorat qui sert à flatter l'ego. Pas mal hein ? Bah du coup les gens y z'auront qu'à lire les commentaires ! Quant au procès, on verra bien ce que ça donnera. Je n'avais pas pensé que ça finirait en procès mais c'est clair que la fausse déclaration, ça va chercher loin !

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  4. Et Alexandre, oui je suis d'accord avec toi, les figures publiques et politiciens allemands sont vraiment petits joueurs par rapport à leurs homologues français en matière de scandales et de polémiques. Ici l'affaire du diplôme est grave, mais semble avoir assez peu de conséquences, ce qui est étonnant. Pour l'instant, comme dit JvH, ce n'est que le début. Globalement les trucs hallucinants comme on voit en France, j'ai vraiment du mal à imaginer qu'un politicien puisse y survivre ici...

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  5. Et voilà, c'est chose faite, une bonne douzaine de jours après les révélations du Süddeuschte Zeitung, Guttenberg vient de donner sa démission. C'est pas mal joué au fond, puisque qu'il démissionne après que le plus fort de l'orage a passé en donnant l'impression d'avoir tenu vent debout contre l'infamie mais forcé à plier en définitive contre les coups de boutoir d'un destin impitoyable. Et rude est la fortune, en effet. Car pourvu d'un nom, d'un titre et d'un physique qu'on s'accorde à trouver avantageux, il est entendu que c'est du seul fait de son talent qu'il ne tarda pas à monter, vite. Gageons que c'est l'honneur meurtri mais la tête haute et pleine d'ambitions que notre baron va s'afficher en Une de Das Bild dans les prochains jours. C'est qu'il est, à n'en point douter, une victime du système de production des élites allemandes... Tout comme le peuple d'ailleurs qui nourrit une commune défiance avec la noblesse terrienne pour l'exactitude de quelques notes en bas de pages et autres vétilles académiques parfaitement superflues en ces temps de crises, de guerres et de révolutions tous azimuts. L'homme se réserve donc pour les élections de 2013 et ne manquera pas de faire fuctifier, en temps et en heure, la place de martyr qu'il occupe dans le coeur de 70% d'allemands qui continuent à trouver très belle la photo d'un Guttenberg en Kennedy allemand entichée d'une Sarah Palin de haute lignée. A moins que... à moins que l'université de Bayreuth lui demande de rendre des comptes par le menu et que la déconfiture soit totale... et le larcin (faux et usage de faux) nommé et attesté.

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  6. Hé oui, il est tombé. Je ne sais pas comment Bild va réagir, je ne suis pas assez fin pour faire un bon pronostic. Tous les Allemands à qui je parlais de l'affaire cette semaine me disaient qu'il devrait démissionner, donc je ne comprenais pas du tout les sondages qui paraissaient et le montraient toujours largement soutenu par l'opinion. L'université de Bayreuth ne sort d'ailleurs pas grandie de cette affaire !
    Ceci dit, une fois de plus l'intégrité des politiciens allemands m'impressionne, du moins, si on les compare à nos politiciens franchouillards. Il a fallu 2 mois de sordide polémique pour dégager MAM, c'est tout de même dingue !

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  7. C'est que nos ministres français ont les épaules très larges: ils sont "responsables". Or être responsable c'est assumer, et assumer de nos jours c'est rester en poste et s'entêter à ne pas démissionner. C'est là toute l'astuce: par un tour de passe passe linguistique, il est devenu irresponsable de démissionner. Et démissionner est devenu un verbe employé à la forme passive: on est démissionné. De même, faire son mea culpa, c'est reconnaître avoir mal été compris... ça ne mange pas de pain en effet. Je reconnais volontiers que l'Allemagne donne là encore un meilleur exemple et le demi aveu de Guttenberg contraste fortement avec le déni et demi de MAM. Mais, je peux fort bien imaginer un retour triomphant de Guttenberg grandit par l'épreuve, mûri et prêt conquérir de nouveau une opinion allemande, qui ne demande que ça...

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  8. Ah oui, ils sont forts en sophismes nos ministres ! Ça au moins c'est un talent qu'il faut leur reconnaître. Quant à un éventuel retour du baron, pourquoi pas après tout, car comme on dit, "faute avouée, à moitié pardonnée". Rien n'exclut qu'il reviendra sur le devant de la scène après une longue traversée du désert. Il avait péché par orgueil, il a appris une sacrée leçon, et si le peuple allemand est prêt à lui faire confiance à nouveau dans quelques années, et qu'il fait un boulot correct, eh bien pourquoi pas après tout. Dans 10 ans ils seront moins beaux, moins jeunes et moins glamour les Guttenberg, alors il leur faudra recourir à d'autres artifices pour séduire l'opinion !
    En France, on a bien Fabius, qui était 1er ministre pendant l'affaire du sang contaminé et fait encore de la politique, on a bien Longuet qui n'est pas définitivement sur la touche, et pire, on a un condamné récidiviste au gouvernement...

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Un petit bonjour ?

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